Depuis quelques années, on ose enfin aborder en entreprise le thème de la santé mentale du dirigeant. Ce n’est plus un tabou : il était temps ! Mais quels en sont précisément les impacts pour le management et particulièrement pour celui ou celle qui la dirige et qui doit assurer la bonne marche de l’entreprise ?
DE QUOI S’AGIT-IL, DANS LE CADRE DU DIRIGEANT ?
Pour définir la santé mentale, j’entends un «état de bien-être qui permet à chacun de réaliser son potentiel, de faire face aux difficultés normales de la vie, de travailler avec succès et de manière productive, et d’être en mesure d’apporter une contribution à la communauté» : ce qui englobe beaucoup de dimensions.
Bref, on parle d’un continuum où le dirigeant comme tout travailleur, va fluctuer entre une bonne et une mauvaise santé mentale. Rien n’est figé et tout le monde est concerné. Ce que je veux dire, c’est que nous avons tous une santé mentale et qu’elle est forcément variable en fonction des événements de vie pro et/ou perso.
Elle réclame aussi de nouveaux droits, est capable de travailler à fond mais sans vraiment s’engager au-delà des projets en cours, et est capable de rejeter une marque qu’elle a adulée un mois auparavant.
POURQUOI ABORDER LA SANTÉ MENTALE Du DIRIGEANT ?
Parce que sans dirigeants, il n’y a pas d’entreprise ! Et qu’aujourd’hui, les différentes crises que notre société traverse fragilise leur santé mentale, et que cela a des répercussions sur les entreprises.
Les études réalisées et les retours de fédérations montrent que beaucoup de dirigeants sont en fragilité et que certains facteurs limitants les empêchent de faire appel pour protéger leur santé et d’autant plus leur santé mentale.
QUELS SONT CES FACTEURS LIMITANTS ?
Ils sont nombreux, mais en premier lieu, je peux parler de la stigmatisation de la souffrance psychique qui est vécue en France comme une faiblesse. D’autant plus dans un système concurrentiel où un arrêt-maladie sera tout de suite visible. Cela aura des conséquences immédiates sur l’image de l’entreprise.
Il y a aussi la charge de travail qui pèse sur les dirigeants. Si le travail n’est pas fait, il sera à faire plus tard. Pour ceux qui ont des salariés, la charge est encore plus grande.
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Quelles CONSÉQUENCES SUR LES ENTREPRISES ?
Oui, car lorsqu’on a une mauvaise santé mentale, il est difficile de s’adapter aux situations de travail. Si la santé mentale est mauvaise, on peut se dévaloriser et diminuer sa capacité de travail. Si on reste dans le déni, on va perdre la réalité des événements et prendre des mauvaises décisions. Si on rejette la faute sur les autres, les salariés, le client ou les collaborateurs vont devenir les responsables de tous les maux.
Il est donc nécessaire de se faire accompagner le plus vite possible et de ne pas attendre d’être mal pour protéger son entreprise. Car quand on apprend à le faire, on évite les ruptures, la santé mentale est bonne et on peut encaisser les aléas inhérents à toute responsabilité d’entreprise.
VERS QUI SE DIRIGER POUR ÊTRE AIDÉ ?
Il n’y a pas une, mais des solutions et si une ne fonctionne pas, il y en a d’autres. Le principal est de commencer à en parler. Et je dirai même surtout quand tout va bien. Cela permet d’anticiper et de savoir quel numéro appeler. Il y aura toujours les numéros d’urgence qui sont là pour vous aider ou vous renseigner. Je pense au 15, à votre médecin traitant, au 3114 en cas d’idées suicidaire (pour vous ou pour un proche). Il y a aussi les services de santé au travail.
Il y a aussi des structures d’aides moins connues comme Apesa, Aide Psychologique pour les Entrepreneurs en Souffrance Aiguë et qui a traité près de 12000 alertes depuis 2013.
Il a aussi des formations comme le secourisme en santé mentale.
Bref, il a des solutions, mais la première est de ne pas rester isolé ! Je vous encourage donc à prendre contact avec un spécialiste pour en parler.
Santé mentale du dirigeant… à vous de jouer !
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